La sécurité des frontières, un nouvel élan.
La situation sécuritaire profondément dégradée dans le Sahel fait des zones frontalières des lieux où se cristallisent
les menaces pour la sécurité et se développent la délinquance et le vol de bétail. Le Sénégal du fait de sa position de carrefour avec l’existence d’un port en eau profonde, d’un aéroport international et d’un réseau routier et de télécommunication modernes, reste exposé à ces menaces en raison de la faiblesse dans le contrôle et la surveillance de la frontière subséquente à l’insuffisance et la vétusté des infrastructures le long de la frontière et au manque d’équipements. Pour pallier à cet état de fait et appuyer la politique mise en œuvre par les ministères en charge de la sécurité, un Département Sécurité Frontalière (DSF) a été mis en place au sein de la Coordination nationale, conformément aux dispositions du décret n° 2016-1543 du 03 octobre 2016 portant création, organisation et fonctionnement du PUMA.
Le DSF concourt, sous l’autorité du Coordonnateur national, d’une part, au renforcement du dispositif de surveillance et de contrôle des frontières terrestres avec la construction d’infrastructures et la dotation d’équipements aux services concernés, et, d’autre part, au rapprochement de l’administration des populations frontalières et au renforcement de la souveraineté de l’Etat dans ces zones. C’est pourquoi, dans son programme de réalisation de cent quatre-vingt-neuf(189) infrastructures sécuritaires et déconcentrées, le département, sous le prisme d’une gestion intégrée des frontières, a piloté la réalisation de différents types de construction qui peuvent être circonscrits comme suit :
- Les postes frontaliers de Sadel, Gaé et Nganda qui intègrent une technologie nouvelle avec un systeme complet résistant fait en fibres de ciment et de l’acier galvanisé doté d’une belle esthétique ;
- Les postes mixtes moyens de Koundel, Pata, Keur Alassane Diallo qui abritent les services de la police des frontières et de la douane
- Les postes mixtes grands de Dyabougou, Guémédji et Démeth qui peuvent abriter quatre à cinq services (police, douane, gendarmerie, Eaux et Forêts et agents de santé);
- La brigade de gendarmerie de Niaguis;
- La Sous-préfecture de Cas-Cas.
Ces postes frontaliers mixtes permettront, au-delà de renforcer le principe de la catégorisation, une meilleure coordination sur le terrain des forces de défense et de sécurité en vue d’une gestion intégrée des frontières. A ces constructions, viennent s’ajouter la réhabilitation de bâtiments administratifs comme à Cas-Cas et à Saldé ainsi que l’électrification de postes de police frontaliers, brigades des douanes et d’un camp militaire dans l’arrondissement de Niaguis.
Par ailleurs, dans le cadre de l’amélioration des conditions de travail des agents au niveau territorial, le PUMA a acquis du matériel et de moyens roulants au profit de plus de soixante (60) services déconcentrés et de sécurité dans les zones d’intervention du Programme. Entre autres services bénéficiaires, figurent des gouvernances, préfectures, sous-préfectures, services régionaux et départementaux, commissariats spéciaux, postes de police, et des Eaux et Forêts, et des brigades de gendarmerie et des collectivités territoriales etc. Ces différents équipements composés de jumelles monoculaires, de boitiers, de matériels de bureau et d’informatique constituent dés lors des outils devant permettre aux agents au niveau des zones frontalières de mener à bien leurs missions et d’être davantage au service des usagers par la proximité et la célérité, conformément à la vision de Monsieur le Président de la République déclinée à l’occasion du forum national de l’Administration. Au niveau stratégique, sous l’autorité du Coordonnateur national, le département a coordonné et facilité la signature de conventions de partenariat avec la Commission nationale de Gestion des Frontières (CNGF) et le Haut Commandement de la Gendarmerie nationale.
Dans un autre sillage, le Département Sécurité Frontalière coordonne le volet « Actions humanitaires de secours pour faire face aux crises ou événements malheureux pouvant frapper les zones frontalières, mais également faciliter l’accès aux documents administratifs pour les populations frontalières. Dans le cadre de la mise en œuvre de ces actions, les activités suivantes ont été menées :
- Le relogement de trente-deux (32) familles des populations déplacées de Diakha Guémédji et la création d’un village moderne à Diakha Macky
- La facilitation du retour et de la réinstallation de cent douze (112) familles à Mbissine dans la Région de Ziguinchor qui étaient déplacées à cause du conflit en Casamance;
- L’appui à l’organisation d’audiences foraines organisées dans les zones frontalières et la prise en charge des frais liés à la mobilité des commissions d’instruction administratives pour l’obtention de cartes nationales d’identité ;
- L’organisation d’une campagne de sensibilisation en différentes langues locales à travers vingt-neut (29) radios communautaires des zones frontalières et un renforcement des moyens sanitaires et d’hygiènes aux dix (10) Comités régionaux de Gestion des Epidémies (CRGE);
Le département entend poursuivre cette dynamique pour des frontières sécurisées par la réalisation d’unités scanners, la construction d’escadrons de surveillance et d’intervention.
« Extrait de l’interview de M. Amadou SY, Chef Département Sécurité Frontalière du premier numéro du magazine frontière édité et réalisé par le PUMA »
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